20>21.07.2022

Ma dernière venue sur l'archipel nippon remonte à l'été 2018. En quatre ans, le nombre d'Isuzu Erga LV290 est en hausse. Ce pays où ma passion pour les autobus a commencé m'a manqué. Il ne s'agira pas de faire du tourisme classique bien que cette époque de pandémie soit idéale pour prendre des photos sur les sites touristiques quasi-déserts. Non, lorsque je vais quelque part c'est pour le tourisme des autobus et autocars.
La passion des bus est largement répandu sur l'archipel nippon : magazines, modèles réduits, goodies des transporteurs, vente de matériaux obsolètes, journées portes ouvertes ou encore Bus Matsuri et divers événements.

Il était à l'origine question de faire ce voyage en 2021 mais le contexte ne le permettait pas. Quant à l'année 2023, il semble qu'un "scénario catastrophe" soit planifié. Vrai ou pas, je n'ai pas envie de le constater en plein voyage. Et puis il y a mon travail. Ce qui laisse donc le feu vert pour l'été 2022. L'archipel nippon est un pays où le protocole pour rentrer sur le territoire est encore stricte. C'est aussi un pays où le masque n'est pas obligatoire mais tous le portent quand même pour la simple et stupide raison qu'ils ont peur d'être "juger" par un tiers. Ah et c'est actuellement un pays dangereux où vous pouvez vous faire poignarder arbitrairement par n'importe qui et surtout des collégiennes obsédées par la mort.

En quatre ans, il y a bien des choses qui me motivent à revenir pour ce qui est des autobus et autocars. Mais avant mon départ, ce sont surtout les nouveaux véhicules municipaux de Kyôto mis en service dans la partie externalisée d'Umezu ainsi que les Isuzu Erga de la Nishinihon JR Bus en provenance de Kyôtamba qui me hypent le plus.
Grand fan du Isuzu Erga, je n'ai pas digéré le changement d'affiliation de sept LV290 de la partie externalisée d'Umezu au début de l'année... D'autant que je n'ai jamais eu l'un d'eux sur la ligne 59 (ma ligne préférée). Ce qui est compensé par l'arrivé de deux LV290 à l'origine exclusifs à la ligne express 100. Tout ceci motive ma venue dès le mois de janvier, reconnaissant que c'était finalement un mal pour un bien de ne pas y être aller l'année dernière.
Je dois cependant prendre en compte le fait que tout les réseaux connaissent une grosse baisse de fréquence sur les lignes. Il me faudra donc être stratège dans mes déplacements.

Arrivé à l'aéroport de Nice, je regarde quelques boutiques souvenirs et tombe sur un kit de jouet Air France qui attire mon attention. En fait c'est surtout le car à deux étages qui m'attire. Un modèle qui m'est très familier puisqu'il s'agit d'un autocar Hino Grandview originellement modelé par Tomica en 1986. Très certainement une copie chinoise que j'aurai bien acheter mais je dois faire gaffe à mon budget limité, d'autant que le kit est vendu à un prix qui m'a instantanément refroidi.



Je ne change pas mes habitudes et renouvelle ma confiance en Emirates. Ce sera au total quinze (longues) heures de vol entre NCE et KIX avec une escale sur DBX. Le premier vol de six heures est assuré par un Boeing 777-31H(ER) de 2017 immatriculé A6-EQJ. L'avion est bondé, le son des moteurs au démarrage est excitent.. Les secousses eux ne m'ont clairement pas manqué.
Une fois sur DBX, je constate que le parc des bus de piste a été renouveler. Plus une seule trace des vieux Neoplan. J'ai été transporter à bord du Cobus 3000XL numéro 553.





Prendre l'avion est à la fois excitant mais aussi effrayant. Je considère que prendre l'avion revient à confier sa vie pour un voyage : je déteste l'idée que mes pieds reposent dans quelque chose au dessus du vide. Alors lorsqu'il y a des secousses, je suis accroché contre mon siège. Et les turbulences ne manquent pas pour la seconde partie du voyage : si je n'arrive pas à m'endormir avant d'approcher le Pakistan, c'est foutu.
Le second vol est considérablement moins rempli alors je fais comme mes voisins : je m'allonge sur les trois sièges de ma rangée pour m'endormir. L'appareil est un Boeing 777-31H(ER) de 2011 immatriculé A6-EGE.



Ce B777 a beau être le même modèle que celui du premier voyage malgré les six années d'écart entre les deux appareils, l'écran et les commandes sont nettement plus anciens.
Comme dit plus haut, la zone au dessus du Pakistan est toujours sujet à des turbulences. Après ça va... Si seulement je savais. La plus longue zone de turbulence de ma vie en longeant absolument et proprement la frontière de la Mongolie. Ca restera ma pire expérience dans un avion.





Après neuf heures de vol, nous arrivons enfin sur le territoire nippon. D'abord des cumulus puis enfin la terre de mes ancêtres. Terre sujet à des tourments depuis des années. Terre qui dès qu'un homme s'élève pour le pays contre les décisions extérieurs se fait descendre, terre où les kamis sont de plus en plus oubliés et bizarrement les sanctuaires tombent dans des catastrophes naturelles, terre où nos voisins indésirables récupèrent des noms de famille éteints pour se faire passer pour des japonais et foutre le bordel. Je m'y rends pour la famille et les bus.

Dès que je sors de l'aéroport : ce parfum spécifique au Japon, cette terrible humidité de l'été auquel je m'étais préparé, les distributeurs de boissons, le style architectural des bâtiments... Je crois que j'ai oublié ce que c'était que d'être heureux. J'espère que le jeune con aigri en moi va passer la main.

Il y a très longtemps que je n'avais plus pris le train express Haruka de la JR West. J'étais encore très jeune à l'époque, avant de finalement prendre un taxi/navette spécial dont le voyage en autoroute était long et chiant. Là c'est moins cher, rapide et j'ai du paysage à voir. Ces petites maisons sur deux voir trois étages, les petites allées marchandes, la campagne, les stations, les bureaux... Ca m'a beaucoup manqué.
Prendre le train revient à faire escale à la gare de Kyôto, contrairement au taxi/navette qui te conduit directement au domicile (dans mon cas je suis le dernier à atteindre ma destination car à l'extrême nord de la ville de Kyôto). Une fois à la gare j'ai la possibilité de prendre le bus, ce qui est plus simple aujourd'hui pour les valises qu'autrefois avec les Two Step Bus et les portes non larges. Les récents modèles sont d'ailleurs équipés d'une zone de stockage pour les bagages (qui ne sont pas des racks). Mais c'est un membre de la famille, passionné de bus plus jeune, qui vient me chercher.

Inattendu, le Haruka que je prends à la livrée Hello Kitty.





Et maintenant parlons bus. Dès que je suis sorti de l'aéroport de KIX, j'espérais voir un véhicule précis. Un Toyota Sora (Fuel Cell Bus) de Nankai Bus qui fait la navette de l'aéroport. Je n'aurai aucune autre occasion qu'à cet instant précis pour le voir... Et je le vois justement en contrebas qui approche. J'inaugure donc mon compteur avec un modèle que je ne risque pas de revoir durant mon séjour tant il est encore rare.
Une fois sur Kyôto je rejoins mon oncle et à peine nous quittons la gare, nous tombons nez à nez avec un Isuzu Erga de MK Bus que j'ai toujours voulu voir sans succès en 2016 et 2018. Celui là de bienvenu est inattendu.






Commentaire après séjour
* Ce n'est pas la première fois que je vois une copie d'un bus miniature de Tomica. Je découvre plus tard que la marque de jouet Welly aussi a piqué un modèle qui n'est autre que le Isuzu Super Cruiser. Je ne sais pas s'il y a eu des accords ou quoi en revanche. Quant au kit Air France, ce serait Socatec.
* Pour me rassurer dans le second vol, je m'étais dit que les avions avec une livrée spéciale n'avaient jamais eu d'accident à ma connaissance. Le second appareil ayant effectivement une livrée spéciale pour fêter les 50 ans de la compagnie Emirates.
* De voir dès mon arrivé le Isuzu Erga LV290 de MK Bus était inattendu. Mais j'étais encore loin de me douter que je verrai beaucoup de véhicules que je ne pensais jamais voir un jour.